L'Organisation de l'unité africaine (OUA) fut créée dans le but d'accélérer le processus de décolonisation et de préparer l'unification économique du continent. Du 22 au 25 mai 1963, à Addis Abeba (Éthiopie), les représentants de 30 pays indépendants se rencontrèrent pour signer la charte de l'Organisation. À cette occasion, fut créé également le Comité de libération - avec Dar es Salaam comme son siège - dont l'objectif était de coordonner l'aide aux mouvements qui se battaient encore pour l'indépendance. En juillet 1964, Guinéen Diallo Telli fut choisi comme secrétaire général. Lors du sommet OUA, on insista sur le principe d'intégrité entre les frontières des pays que quittaient les colonialistes. Durant les années 67-69, la guerre civile au Nigeria (Biafra) domina les débats et paralysa l'activité de l'Organisation.

En janvier 1976, un premier sommet extraordinaire concernant la guerre en Angola se termina par un échec. Il y eut par la suite encore beaucoup de crises de ce genre. En 1982, on décala la date des deux rendez-vous prévus à Tripoli pour cause d'insuffisance de quorum. Le Maroc et 18 autres pays boycottèrent le sommet parce que le Front Polisario (Sahara de l'Ouest) avait également été invité. Un autre problème était posé par le Tchad. Ces deux questions divisaient les Africains et il manqua peu que l'Organisation fut dissoute. En novembre 1984, pour la première fois, Polisario fut représenté légalement à un sommet, ce qui provoqua le retrait du Maroc de l'OUA. La période de 1985 à 1987 fut dominée par les questions économiques comme la sécheresse, l’endettement... En été 1986, en revanche, l'OUA intensifia sa campagne au profit d'un renforcement des sanctions contre l'Afrique du Sud et sa politique d'apartheid. Quatre ans plus tard, Nelson Mandela devint la star de l'inauguration du sommet dans la capitale éthiopienne, et la Namibie fut saluée en tant que 51ème membre de l'Organisation.

Après les préparatifs, lors des conférences de Syrte (1999), de Lomé (2000) et de Lusaka (2001), c'est lors du sommet de Durban, en 2002, que l'on annonça la nouvelle et la création de l’Union africaine (UA), qui compte aujourd'hui 53 membres, c'est-à-dire tous les pays du continent sauf le Maroc, vit le jour.

Ce changement est-il seulement un simple ravalement de l'OUA ou bien l’instrument réel du combat contre la marginalisation du continent? Le temps le montrera. Il va sans dire que les villages de Madagascar, de Gambie, d’Érythrée ou de Guinée Équatoriale gardent cet espoir. Les pêcheurs du Sénégal ou les agriculteurs du Soudan également. Contrairement au proverbe polonais populaire, je ne crois pas que l'espoir soit la mère des sots. C'est pour cela aussi que j'espère que demain le soleil brillera pour nous.

La Journée Mondiale de l'Afrique rappelle le rêve du temps des événements d'Addis Abeba. Il n’y avait alors qu'une petite trentaine de territoires fraîchement libérés et qui croyaient en l'avenir. Le monde entier va fêter et se sentir solidaire du continent. Notre Varsovie a été invité dans ce train de la joie. Elle sera même la première à entamer la fête, car c’est déjà le 24 mai! J'invite chacun à rejoindre la gare au pied du Palais de la Culture.... prenons place dans les wagons polonais, il y en aura pour tout le monde!


Texte: Mamadou Diouf
Traduction: Sadia Robein