Il y a longtemps, à l’époque de mes études, j’allais souvent à Cracovie, chez mes compatriotes. C’était habituellement pendant les week-ends. Mes amis riaient de la capitale actuelle du pays et ils ventaient celle d’autrefois – Cracovie. J’étais étonné qu’ils s’étaient adapatés aux natifs de Cracovie si facilement. Ils me faisaient visiter et ils me montraient la Place du Marché ( mais pas la vieille ville – celle-ci n’existe qu’à Varsovie), Sukiennice, Wawel, Barbakan, l’église Mariacki, le hejnał... Ils parlaient sans cesse.
- Qu’est-ce qui vous fait rire? – demandais-je.
- À Cracovie on dit que votre vieille ville est en plastique! Leurs ancêtres senegalais ne savaient même pas qui était Sigismond III Vasa mais ils lui en voulaient.
-Sans ce roi, à qui on a fondé le plus vieux monument laïque en Pologne, nous aurions fait nos études dans une ville capitale. Et comme ça, nous n’apprenons que dans l’ancienne capitale. Quel dommage! –plaisentaient-ils. En sachant de l’anthipathie entre Cracovie et Varsovie, j’ai comméncé à réflechir sur le nom d’une rue. Krakowskie Przedmieście: une des plus représentatives rues de Varsovie.
J’ai décidé d’apprendre quelque chose de plus sur cette rue. Elle doit son nom actuel à la Voie Royale qui conduisait vers Cracovie. Chaque Varsovien (pas nécessairement celui de naissance, aussi bien un habitant) sait que Krakowskie Przedmieście mène de la Place du Château à la rue Nowy Świat. La statue de Nicolas Copernic constitue la frontière entre elles.
Le fait d’avoir gardé l’apellation Krakowskie Przedmieście est-il donc une preuve d’une affection pour Cracovie? Ou peut-être ce n’est qu’une tradition: c’était ainsi autrefois et il reste de même aujourd’hui? J’habitais longtemps à Powiśle, en arrière de l’Université. Je me promenais souvent sur la rue Krakowskie Przedmieście. Comment elle était avant? Quels événements elle a subi dans le passé?
Au milieu de XVIIe siècle elle était déjà pavée et dans la première moitié du XIXe on l’a garnie des réverbères à gaz. Krakowskie Przedmieście était toujours un témoin de manifestations divers, notamment pendant la période des partages. La rue est devenue une artère principale de la ville. Il y avait des meilleurs magasins et des gens célèbres y faisaient ses promenades. En 1907 on a mis en marche des révenbères et des tramways éléctriques. Durant l’occupation hitlerienne la rue a pris le nom de Krakauer Strasse. Ainsi, les allemends lui ont témoigné un certain respect: ils n’ont pas changé son nom mais ils l’ont traduit littéralement.
À Krakowskie Przedmieście ont eu lieu aussi des manifestations d’étudiants en 1968 (ça a bardé aussi à l’ Université de Dakar, alors une seule au Sénégal) et des rencontres du pape Jean-Paul II avec des jeunes en 1979 (devant l’église Sainte Anne).
Après une rénovation la rue s’est transformée en un boulevard large avec une chaussée accessible au transport en commun et aux taxis. On a installé des bancs décoratifs, des cônes, des parterres, des révenbères dites pastorały, quatre cubiques en verre et on a planté quelques dizaines d’arbres.
On a établi des nouveaux abris bus compatibles avec l’entourage historique. Des kiosques superbes ont été placés, et aussi des stations de bus très „discrètes”. Pareil, on a pas réussi de réaliser certaines idées, par example d’un torrent artificiel sur le Square Hoover.
C’est à cet endroit, tout près de la statue de Adam Mickiewicz où va se célébrer à la fin du mai la Fête de l’Afrique. Les musiciens du groupe Voo Voo et des artistes africains de Varsovie inviterons une diaspora de Cracovie. Certeinement, mes compatriotes viendrons aussi. Ils vont voir comment le passage portant le nom après l’ancienne capitale est vivant et comment il rendre l’ambiance du passé, étant à la fois si moderne. Il ne sent pas du tout le plastique! Qu’ils voient le nombre des bars et restaurant! On dit aujourd’hui cafés. Cafe Trakt, café Telimena, Pub Indeks, tout près du portail d’entrée à l’Université (autrefois: Pub Giovanni), café Plotka à côté de librairie Bolesłwa Prusa (j’y ai laissé une fortune), café- bistro Bez Kantów situé dans la maison de la même apellation, café Pożegnanie z Afryką, Bistro Kebab (on l’appelle un restaurant pour les pauvres) et beaucoup d’autres plus ou moins visibles depuis la rue. Combien d’attractions turistiques! Des églises, des châteaux (sans oublier le Palais présidentiel), des monuments... Est-ce que l’Académie des Beaux Arts pourrait se situer dans une rue laide? Est’ce qu’il a y a une autre rue aussi sage que celle au bord de la Vistule, avec l’Université et l’Académie des Sciences? C’est vraiment agréable de se promener ici, tout est beau et propre: les bancs décoratifs, les parterres et les révenbères dans le voisinage des monuments d’art et d’histoire. J’attends avec impatience ces week-ends d’été quand Krakowskie Przedmieście devient une promenade sans les bus et les taxis. Des poussettes et des vélos sont les seules véhicules sur roues (dans la circulation limitée) qui y règnent durant la semaine. J’ai lu aussi qu’au XVIII siécle on a ajouté au nom Krakowskie Przedmieście un qualificatif large. Aujourd’hui nous avons passé la première décennie du XXI. Il est bon que Krakowskie Przedmieście est toujours large.
Tout à coup une mélodie s’élève. Elle naît immédiatement, dans ma tête. Spécialement pour mes compatriotes de Craacovie. J’ai envie de chanter à haute voix dans la rue:

Toute la Pologne plus belle
quand Cracovie sourrit.
Pas cette ville sur la haute Vistule
Mais la rue de son nom au cœur de Varsovie.


Mamadou Diouf

Traduction: Hanna Szczęśniak