Je suis né en avril, en 1962 dans la ville de Bac Giang.

En ce qui concerne ma date de naissance, selon l’horoscope européen je suis née sous le signe de Bélier, supposant que je serais quelqu’un de combattant, mais à vrai dire je suis très calme par nature. Alors que dans le calendrier asiatique, je représente un Tigre, aussi je dirais calme. Selon toute vraisemblance. Malheureusement, mes parents ne se souviennent pas de l’heure de ma naissance. C’est pourquoi mon ami vietnamien ne peut pas prophétiser exactement mon futur. Mais vous serez successivement tout ce qui s’est passé et ce qui se passe actuellement dans ma vie. On ne peut pas prévoir malheureusement le futur, mais probablement chaque homme est née avec sa destinée. Mon destin c’était la Pologne.

En ce qui concerne mon lieu de naissance, à savoir la ville de Bac Giang, elle est chef-lieu de la région, situé 50 km au nord par rapport à Hanoï, dans l’exotique et lointain Viêt Nam. Cette ville se trouve sur la route nationale no. 1 de Hanoï à Lang Son, étant tout près de la frontière avec la République populaire de Chine. Et je me rappelle encore bien de la destruction absolue de la ville de Lang Son en 1979 (comme Varsovie en 1944) et de mon effroi que les Chinois anéantirons également notre ville en raison d’une leçon qu’ils avaient voulu donner au Viêt Nam, son pays partenaire qui comme un frère cadet, au lieu d’écouter son frère ainé, a écouté son frère le plus âgé, l’Union Soviétique, dont la Chine ne raffolait pas par jalousie de son puissance. Cependant, il est bon que ces deux pays ont vite fini cette guerre insensée, dans laquelle les deux parties subissaient de grandes pertes, notamment des pertes moraux qui faisaient plus de dégâts. Je me pose la question comment c’était possible que ces deux magnifiques pays socialistes se battaient.

Ce qui importe à cet égard, c’est que je ne devais pas entrer à l’armée et je pouvais apprendre la langue polonaise dans l’Ecole Supérieure des Langues Etrangères à Hanoï, où nous apprenaient non seulement des profs vietnamiens mais aussi Monsieur Andrzej et Madame Ela de la Pologne. Cependant, de cette relation chinoise-vietnamienne j’en parlerai plus tard. Je me souviens encore d’un voisin- père de mon collègue de la rue Jeziorna (Thùng Dau) qui était un haut fonctionnaire au Viêt Nam, et d’un autre, qui était un haut officier vietnamien (mon père était directeur d’un lycée). Un jour de 1974 (ayant 12 ans), mon collègue et moi nous parlions à voix basse de ce qu’il avait entendu que les adultes discutaient, à savoir l’attaque chinoise sur l’archipel des îles Paracels, situées en mer de Chine méridionale. Je ne pouvait pas me rendre compte à cette époque-là que 40 ans plus tard je serais à la tète d’une grande manifestation (de 4 mille personnes) contre l’hégémonie de la Chine, notamment en matière de ce territoire. À cette époque-là, nous ne comprenions pas la politique et la raison pour laquelle le Viêt Nam du Nord ne pouvait pas ouvertement protester sur ce sujet. Et ce n’est que quelques années plus tard, en étant déjà en Pologne que j’ai su qu’il n’y a pas très longtemps, à savoir en 1972, que le président des Etats-Unis. R. Nixon s’était mis personnellement d’accord avec Mao Tze Toung sur beaucoup de choses, donc les Américains pouvaient bombarder illégalement le Viêt Nam du Nord, sans avoir peur de l’engagement de Mao Tze Toung au sujet de cette petit et pauvre pays. Et quand la Chine a occupé illégalement les terrains de l’allié américain (Viêt Nam du Sud), les Américains l’observaient de loin, mais en fait de plus près, car leurs porte-avions se trouvaient pas loin dudit archipel. 

Si je dois procéder par ordre, j’écrirai ce dont je me rappelle encore. Je me souviens de la guerre vietnamienne, lors de la laquelle le Viêt Nam du Nord à l’aide des pays socialistes luttait courageusement avec le Viêt Nam du Sud, qui de suite recevait les armes de la part des pays capitalistes (principalement de l’Amérique). Les deux parties sacrifiaient beaucoup de soldats et de civils.

Et c’est comme ça que nous battions fortement et à cause du fait que les Américains ont bombardé le Nord je ne pouvais pas aller dans ma ville à l’école élémentaire. Nous devions nous évacuer quelque part très loin, à la campagne ou dans la jungle (c’est comme ça que l’école du premier niveau était appelée, constituée de 4 classes). Je ne me souviens pas de tous les noms de villages où nous habitions, mais je me rappelle de Yen The. C’était ici que le héros national vietnamien- Hoang Van Tham se battait courageusement avec les Français. Toujours une guerre avait lieu. Le pauvre peuple vietnamien.               

Il semble que j’étais un des meilleurs étudiants dans la province annexée - Ha Bac (2 villes Bac Giang et Bac Ninh), ce qui a été ensuite confirmé par l’obtention d’un prix dans un concours mathématique organisé dans toute la province. Ainsi, dans l’école du deuxième niveau (collège, classes 5,6,7) j’étais un très bon étudiant, à savoir je recevais sans cesse des diplômes. Et dans la dernière classe (septième) je pouvais encore une fois représenter la province dans un concours mathématique nationale, lors duquel j’ai reçu le nombre de point suffisant pour entrer dans l’école réservé à l’élite, du troisième niveau (lycée, classes 8,9,10), auprès de la Faculté des Mathématiques de l’Université à Hanoï.    

Je me souviens très bien de ces années, à savoir les dernières classes avant le commencement des études. D’un côté, j’étais très fier que de toute la province Ha Bac seulement 3 personnes ont été admises dans ce groupe (au total il y avait 23 écoliers de différentes provinces, dont le plus provenait de Hanoï). De l’autre côté, c’était une torture, car c’était une école de vie. Quelqu’un a inventé qu’il faut organiser constamment des examens et des concours parmi les écoliers. Pour les écoliers, cela constituait un grand stress, parce que lors de la terminaison de l’année, quelque écoliers les plus faibles ont été renvoyés à la province. Ce qui signifiait une grande honte pour chaque étudiant.

Or, j’ai du faire des efforts, lutter (un combat constant avec nous-mêmes) et dans la dernière classe (10e) j’étais un des 13 écoliers qui pouvaient se préparer calmement aux examens d’études. Dans cette optique, je pensais que c’était dommage que je n’étais pas éliminé, car si j’avais retourné dans la province, j’aurais été le meilleur étudiants des tous, tandis que dans ce groupe d’élites (nommé A0), j’ai du toujours me battre pour ne pas être éliminer. En outre, dans une notre école « normale » il y avait tant d’étudiantes (belles), alors que dans notre classe mathématique il y avait seulement une fille. Je me souviens d’un collègue qui a été même meilleur que moi, mais vue qu’il avait consacré tant de temps à l’apprentissage il est devenu fou. Littéralement. Un soir durant lequel tout le monde essayer de résoudre des exercices mathématiques, ce collègue avait une attaque d’épilepsie qui nous a tous fait peur. Il a été naturellement renvoyé à une école normale. Cela lui a fait du bien, car il avait de bons résultats ce qui signifiait qu’il se développer normalement, notamment psychiquement.

Un autre collègue qui a même obtenu le prix dans un concours internationale de mathématiques, dont le Viêt Nam entier en était fier, s’est retrouvé à l’hôpital psychiatrique, et après cela est devenu un professeur sans-emploi. Quelques dizaines d’années plus tard, lors de ma visite à Hanoï je lui ai acheté une bière et nous avons parlé de nos années de jeunesse. J’avais gardé une rancune au système de la sécurité sociale du Viêt Nam, car je sais que dans la libre et démocratique Pologne les titulaires d’une médaille polonaise reçoivent des salaires viagères. Quand mon collègue de Bac Giang a été encore rédacteur en chef d’un journal connu à Hanoï, j’ai profité de l’occasion et j’ai écris un article concernant cette question, mais je n’ai rien acquis, donc mon collègue ne reçoit pas toujours de l’aide. Pas très longtemps après, le collègue qui travaillait au journal a perdu son poste (du rédacteur en chef), mais non pas à cause de mon article, mais pour des raisons politiques. Il semble que c’était lié également aux sujets concernant la Chine.

Le seul avantage était tel que nous avions les meilleurs, pour cette période d’histoire de Viêt Nam, conditions d’étude, car nous recevions des bourses de la part du gouvernement, pendant les 3 années entières de lycée. Nous partagions notre habitation non seulement avec les étudiants de la Faculté des Mathématiques mais aussi avec ceux de la Faculté de la Géographie et de la Philosophie, où il y avait des filles qui jouaient le rôle « des sœurs ». C’étaient des étudiantes plus âgées que nous de l’Université à Hanoï. Après les cours, durant les journées ou les nuits, nous étudions ensemble dans des petites classes académiques.

J’ai passé très bien mon bac et les examens d’étude. Avec mon collègue de classe nous avons obtenu 27 points sur 30 des points possibles, de trois matières (mathématiques, physique, chimie), donc un des meilleurs résultats à cette époque-là à Viêt Nam. En tant que récompense, mon collègue a reçu la possibilité d’étudier en Hongrie, tandis que moi, en Pologne. Il a été décidé que je viendrais étudier les mathématiques en Pologne avec un nouveau collègue du Viêt Nam central, qui a lui aussi obtenu 27 points des examens.

Incidemment, nous pouvions étudier non les Mathématiques à l’Université, mais l’Informatique à l’École polytechnique à Wrocław.

À présent, mon collègue est un professeur réputé à l’École polytechnique de Wrocław et moi je pouvais et j’avais l’honneur d’assister à la cérémonie du décernement du titre de Professeur par la Président de la République de Pologne.

À suivre…

Ngo Hoang Minh

[Traduction : Marta Modzelewska]