Ce qui unit tous les pays du monde ce sont les feuilletons télévisés. On peut même risquer une constatation comme quoi les feuilletons télévisés contribuent à la mondialisation jusque dans la culture. Dans la majorité des pays les feuilletons pareils. Leur dénominateur commun est le fait qu’il rassemblent toute une famille devant la télévision. Au Niger c’est pareil. Après une journée de travail fatigant et de canicule épuisante, les habitants se re rassemblent dans le salon pour y voir un feuilleton télévisé. Pendant mon séjour au Niger, deux feuilletons télévisés étaient particulièrement populaires. L’un : « Two of us » raconte la vie d’un groupe de femmes qui se querellaient à propos d’un homme mort. Et l’autre « Les gens-loups » des .......gens-loups. Les feuilletons télévisés sont doublés en version anglaise. Les acteurs parlent très très doucement et très distinctement. Les réalisateurs réussissent à obtenir un seul plan par la présentation des visages émues Vous le connaissez ? Chaque épisode dure 50 minutes environ.

Une soirée, envahie par l’ennuie et par le manque d’autres distractions (combien de livres peut lire-on ?) je me suis assise avec ma famille devant la télé. Après 15 min je me suis aperçue que je regardais avec un intérêt des aiguilles de la pendule. Puisque la pendule se trouvait au-dessus de la télévison personne ne pouvait me faire le reproche que je ne m’intéressais pas aux histoires des héros. Pendant que ma famille nombreuse ( dans la plupart des cas féminine) se concentrait sur les hésitations d’une belle heroine, mes pensées se dispersaient autour du déjeuner de demain.. Je me suis réveilléee quand sur l’écran deux héros sont apparus , deux célébrités asiatiques, belles et jeunes envers lesquelles aurait d apparaitre une sorte d’engouement (on ne peut pas parler du désir dans les feuilletons télévisés). Entre mes pensées de sucre semoline et de graines Obono, j’ai entendu la voix d’un jeune homme :
- You-will-see (très lentement) I- will-change (STOP.). I-will-take-a-medicine (STOP). Everything – will – be – different (STOP).

J’ai arrêté de penser sur aux ananas qui poussaient derrière la fenêtres et j’ai posé une question importante :
-Quel genre de medicaments ? Est-il malade ?
Ma soeur s’est réveillée de cet état de torpeur qui uniquement provoqué par le feuilleton télévisé. En suivant tout le temps l’histoire elle a dit quelque chose, avec un calme hypnotique, à propos des études de médecine.
Euh.... ce jeune homme pour trouver grâce aux yeux de sa bien-aimée a décidé d’étudier la médecine..... Hmm.... médicine...... médicine

J’ai regardé avec effroi la pendule. 3 minutes se sont écoulées. Je ne tiendrai pas,je me suis dit, en même temps la pièce a été plongée dans l’obscurité.
- Il n’y a pas d’électricité- ai-je crié avec un mélange de soulagement et d’effroi. Ma consternation n’a pas duré longtemps. Pendant une minute notre femme de ménage s’est trouvée dehors pour allumer un générateur allemand en rendant à ce film interminable le métabolisme correct de nos cerveaux. Une fois Le feuilleton télévisé terminé, sur l’ecran le générique est apparu accompagné d’un chant masculin (en thailandais ?). Avec difficulté, je me suis décollée du cuir syntétique du canapé et j’ai remarqué avec une certaine dose de satisfaction que la moitié du public s’était endormi. Je senatais que mon cerveau souffrait de ramolissement pendant ces 50 minutes passées devant la télé.

Incontestablement j’étais charmée par le fait qu’au Niger du Sud, dans un village africain Amokwe on peut regarder tranquillement un feuilleton télévisé philippin (comme il s’est avéré) avec l’accompagnement d’un générateur allemand. Vive la mondialisation et les groupes électrogènes allemands !

Ifi Ude

Traduction: Anna Kula