L’histoire de l’humanité est pleine de sang. Les civilisations sont bâties sur la mort de milliers de personnes, des vainqueurs et des vaincus. Bien qu’il existe des cas où les changements ont été introduits de manière pacifique, la majorité d’entre eux a été salit par plusieurs tragédies. L’histoire de la Pologne ne constitue pas l’exception, car c’est une histoire d’une nation qui s’est retrouvée au milieu des guerres lesquelles elle n’a pas demandé et dans lesquelles elle a été obligé de lutter pour survivre, en perdant ces combats souvent. En dépit d’échecs, je ne cesserais pas de nommer ceux qui ont combattus aux fins de défendre le pays, et les autres, en tant qu’héros. Je ne cesserais non plus de respecter ceux qui ont été tués dans les combats pour la reconstruction du pays, même si ce ne sont pas mes héros.
Il est facile de sentir l’esprit de combat, par exemple durant une minute où la ville est plongée dans le silence, et la mémoire commune fait que nous honorons ceux que nous connaissons et les inconnus qui ont perdu leurs vies dans la lutte pour un meilleur monde. Mais même ces héros sont insultés, à mon avis, même très gravement insultés. Je n’ai rien contre le patriotisme étant une attitude saine indiquant que les gens savent être fiers de leurs propres cultures et de leur patrimoine nationale. Toutefois, il est important de lier la tolérance et le respect avec la notion du patriotisme. Sinon, cette notion devient un fanatisme bête et insensé qui mène uniquement à la violence.
Voici un exemple :
Il y a quelques mois, au centre de Varsovie, existait un centre d’informations pour les immigrants. Un lieu où les étrangers pouvaient recevoir une réponse aux divers questions, ce qui leur permettait de s’accommoder plus rapidement dans la société polonaise. Ce lieu est le fruit du travail acharné et des efforts des bénévoles. Après une rénovation, il est devenu le cible d’un vandalisme de la part des « nationalistes » qui voulaient à tout prix montrer aux travailleurs du centre à quel point ils ne sont pas d’accord avec eux. Pourquoi ?
Bon, parce que la Pologne est pour les Polonais.
Je comprends un groupe voulant exprimer son opposition au flux des étrangers. Je pensais toujours qu’une attitude pareille résultait en Pologne de l’ignorance et d’une manipulation médiatique et ne représentait pas les problèmes réels avec les immigrants. La Pologne n’est pas une destination parfaite, car les étrangers constituent ici plutôt une fraction du pourcentage de la société. C’est pourquoi je ne veux pas juger de manière sévère ce type de personnes pour l’intolérance et l’ignorance, ils me font plutôt pitié.
Cependant, au fur et à mesure que l’atmosphère monte, le problème devient plus grave, même gravissime. Sur les murs fraichement peints apparaissent des slogans – le blanc pouvoir, une croix celtique, le nombre 88. Je respecte des opinions racistes, je ne suis pas d’accord avec eux, je considère que c’est stupide et inutile, mais j’accepte le fait que chacun a droit de penser/croire/de s’exprimer selon ses propres convictions… tant qu’il ne fait pas de mal avec ceci aux autres. Mais comment cette personne qui connait l’histoire de la Pologne, se rappelle des personnes qui ont perdu leurs vies dans la lutte contre le fascisme, peut dessiner de tels graffitis, propager la force qui a détruit la Pologne il y a 100 ans ?
Ce n’est pas le premier incident de ce genre. Le jour de l’anniversaire de l’Insurrection de Varsovie, quelqu’un a levé un drapeau au centre de la ville avec une croix celtique. Sur l’Internet un chahut s’est déchainé après que des milliers de personnes ont aimés sur Facebook une photo qui suggérait que tous les Musulmans devraient être envoyés aux camps de concentration. Le texte et la photo de l’entrée à un des camps de concentration envoyait un clair message. Le plus souciant est cependant ce qui a choqué l’un des journalistes et ce qu’il a appris des personnes qui ont aimés ce post sur Facebook. Certains l’ont considéré comme uniquement « drôle », mais parmi les commentaires il y avait aussi des commentaires très sérieux – « c’est le seul moyen d’empêcher ceci, ils (les Musulmans) deviennent un fléau et un danger pour notre culture ».
La peur des immigrants est compréhensible, la peur suscité par des comportements punissables de certains a été entretenue par les médias, a pris et a poussé ses racines – c’est la seule explication de la situation actuelle. Pourquoi ? Car les seuls immigrants et Musulmans qui passent par les frontières de l’Europe, y compris celles de Pologne, sont ceux qui ont fugués en raison de la violence et de la folie du pouvoir de l’islam. Ce sont ceux qui ont connu l’enfer des conflits se déroulant au Proche Orient et en Afrique et sont certainement les derniers personnes qui aimeraient construire un Etat Islamique en Europe.
Malgré tout le respect pour toutes les personnes et toutes les croyances, nous devenons paranoïaques. J’espère que je me trompe, mais cela ressemble à la même paranoïa qui a, il y a des années, poussé un certain dirigeant à commencer une guerre dans toute l’Europe, car les immigrants sont considérés comme source de tout le mal.
Et certainement nous diabolisons la religion en prenant en compte des actions de certaines personnes, en nous ne souvenant pas à la fois que les autres croyances possèdent également un passé brutal. Nous fermons nos yeux sur les aspects culturels communs, nous ignorons le fait que les plus grandes religions essayent sans cesse d’obtenir le pouvoir pour ses propres profits, ne prenant pas en considération les autres éléments de la foi. Mais le pire est toutefois d’haïr ; après si peu d’années après la fin de la guerre qui a construit l’histoire contemporaine et a laissé des cicatrices profondes dans plusieurs pays, avec la Pologne en tête, nous oublions toujours les causes de ces évènements et certaines personnes sont même capables de rétablir les symboles et les pratiques d’autrefois.
Je me demande si certains ont une mémoire courte de ces événements historiques ou ils sont simplement naïfs de ne pas faire attention aux choses qui leurs sont mis dans l’esprit.
Vladimir Guzman
Traduction : Magdalena Radosz
[Traduction en langue française : Marta Modzelewska]