Je suis surpris comment parfois des choses très simples peuvent soudainement être étonnantes à Varsovie.
Une fois, je me promenais dans le parc Traugutt. J'aime bien marcher à pied à Varsovie. Il n'y a pas un lieu à Varsovie où on ne pourrait pas trouver quelque chose d'étrange et d'intéressant. Chaque fois que je reviens d'une promenade dans des endroits merveilleux de la capitale je suis inspiré et très content. Quand j'ai du temps libre, je vais à un nouvel endroit où je ne suis pas allé auparavant et je me promène. Mes jambes, Dieu merci, sont fortes; je peux donc marcher longtemps et voir beaucoup de choses nouvelles et étranges. J'ai juste marché sur le trottoir dans un parc, le long de la pelouse, à l'ombre de grands arbres. Je savourais la verdure et l'air fraîche. Je marchais lentement vers la Vistule. Au bout du parc, en regardant à droite, je savourais la vue de la Vieille Ville et d'une partie du Palais royal. Je continuais à contempler la Vistule et des milliers de voitures sur la route le long de la rivière. Je me suis tourné vers la gauche et … quelque chose s'est passé. Devant mes yeux se trouvait une chose bizarre. J'ai pris cette direction. Je me suis arrêté. J'étais débout. Je regardais.

Le pont ferroviaire de Gdansk. Gris. Lourd. Gigantesque. Quatre cents mètres de pont à deux étages relient les deux rives de la Vistule. Et il repose sur des piles massives. Sous le pont, un grand fleuve porte ses eaux troubles de l'inondation. Sous le pont, au bord de la rivière, court un trajet de voitures. Flux de voitures. Au premier étage du pont, deux rails de tramway. Au deuxième, les voitures. Une gigantesque construction d'ingénierie. Un paysage urbain typique.

Mais entre le fleuve et la rue, du sol jusqu'au sommet, c'est-à-dire jusqu'au deuxième étage du pont, on a construit une énorme spirale blanche brillante. Légère, comme si elle flottait dans l'air. Sur le cadre de ce pont énorme, lourd, gris et sombre, elle constitue quelque chose d'incroyablement gai, propre et lumineux. Cette magnifique et énorme spirale blanche n'est rien d'autre qu'un simple escalier avec lequel les gens peuvent se rendre à l'arrêt de tram, ou au-dessus, à l'arrêt de bus. Cet escalier, la spirale blanche et brillante, c'est comme quelque chose qui existe séparement. Comme une merveilleuse décoration qui peut être vue de loin et qui embellit ce paysage urbain gris. J'ai longtemps tourné autour de cet escalier. Je l'ai monté. J'ai pris des photos d'en haut, d'en bas, de loin et de près. J'ai remercié Dieu pour la sagesse donnée à l'homme qui a inventé un tel projet. Je suis rentré chez moi impressionné. Devant mes yeux s'élevait une immense spirale blanche brillante. Toujours que j'y suis, j'essaie de jeter un coup d'oeil sur elle.

Anatoliy Pudlo

Tłumaczenie: Agnieszka Zręda