Les Mexicains en Pologne
Chaque fois que quelqu'un me demandait si je voulais visiter Budapest ou Prague j'étais toujours prête à y aller mais je n'ai jamais dit que oui, bien sûr, je voudrais voir Varsovie. A vrai dire, le voyage en Pologne était pour moi aussi séduisant qu'une excursion en Syberie en plein hiver. Je descendais donc de l'avion sur l'aéroport Frederic Chopin toute tremblante à une heure matinale un jour pluvieux en novembre 2005. La première semaine ici est passée sous le signe de la pluie. La deuxième aussi d'ailleurs. Une fois la pluie arrêtée, il a commencé à neiger! „C'est l'hiver le plus sévère depuis 30 ans”, tous les Polonais que je rencontrais le repetaient pour m'encourager. Mais je ne voulais plus gaspiller mon temps et je suis revenue au Mexique où je dégelais pendant 3 jours. A l'époque je ne le savais pas encore mais c'était le moment où un petit grain polonais germait déjà en moi. Je suis revenue en Pologne en 2006 en espérant un temps meilleur et ensuite j'ai décidé d'y rester car, cette fois-ci, j'ai tombée amoureuse de ce pays.

Pourquoi?
Cette question fondamentale apparqît dès que les gens apprennent que je suis née en Californie et que j'ai passé l'enfance au Mexique (me mère est Mexicaine). „Pourquoi Pologne alors qu'il y a autant d'autres destinations?” Parfois je réponds avec taquinerie que je suis restée ici à cause du climat. Et certains arrivent à comprenndre que je ne le dis pas sérieusement seulement après quelques minutes. Apart cela il y bien sûr la langue. Je crains que les effets de mon travail consacré à l'apprentissage de cette langue qui met ensemble quatre consonnes en se vantant des valeurs poétiques d'un tel attaque linquistique ne soient pas suffisants et je me demande si personne puisse comprendre ce que je veux exprimer quand j'essaie de former en polonais au moins deux phrases correctes.

En réfléchissant sur cela, je suis partie à la recherche des informations sur la façon de vivre des autres Mexicains en Pologne pour savoir quoi les a amenés ici, comment ils se débrouillent avec la langue et le climat. L'occasion idéale s'est présentée, la fête organisée par l'Ambassade du Mexique pour honorer la 199e anniversaire de la proclamation de l'Independance du Mexique. Les Mexicains de partout en Pologne sont venus pour célébrer la fête de leur patrie, Grito de Independencia. C'était un vrai plaisir de rencontrer mes compatriotes venant de différents coins du Mexique!

Il est intéressant que 90% des Mexicains sont venus en Pologne parce qu'ils sont tombés amoureux. En effet, les Mexicains succombent facilement au charme de ce qui est beau et les Polonaises sont connues pour leur beauté. Il y a bien sûr aussi les Mexicaines qui sont venues en Pologne en suivant l'homme. Je connais quatres Mexicaines qui vivent en relations réussies et heureuses avec des Polonais. Quand même, le fait est que la plupart des couples est l'union d'un Mexicain et d'une Polonaise.

Lourdes Estrada. Je l'ai rencontrée il y a quatre mois dans son atelier. Elle est peintre et habite en Pologne depuis vingt-cinq ans. Elle a sa propre galerie d'art à Konstancin où elle travaille, enseigne la peinture mais aussi présente et vend les ouevres de différents artistes polonais. Et même si son fils est „très polonais” elle se considère toujours „plus mexicaine que tequilla”. Pour le prouver elle était vetue d'un charro traditionnel pendant la fête de Grito. Son frère, musicien, joue de la musique sur un instrument appelé guitarron (très grande guitarre) dans le groupe El Mariachi Los Amigos. Il est mariée à une Polonaise.

Récemment, quand j'ai rendu visite à Lourdes dans sa maison j'ai été régalée de la cuisine traditionnelle mexicaine. Tous les ingrédiens provenaient directement du Mexique apportés après son dernier voyage: enchiladas de chorizo potosino con chile pasilla (plat traditionnel mexicain qui se compose le plus souvent de tortilla farcie à la souce piquante avec de l'ail et de l'oignon), frijoles y arroz (plat traditionnel à base d'haricot frit, servi avec du riz). L'eau m'en vient à la bouche quand je pense à cet accueil merveilleux.

Revenant à la fête. J'ai commencé à regarder autour de moi et j'ai demandé à un couple :
Etes-vous mexicains?
Oui. Et vous? - m'a demandé Ivan Garcia.
Moi aussi. Pourriez-vous me dire quoi vous a amené en Pologne?
Ma famille. Ma femnme est Polonaise
Depuis quand êtes-vous ici?
A peu près quinze mois.
Voulez-vous rester ici ou pensez-vous revenir un jour au Mexique?
Nous pensons plutôt s'installer ici et aller au Mexique en vacances. Je viens de Guerrero et même si mon pays me manque Pologne est à mon avis un très bon endroit pour vivre. J'ai quitté Mexique il y a plus de douze ans. Avant de venir en Pologne j'habitais avec ma femme à New York. Maintenant nous habitons à Cracovie où je travaille en tant que superviseur au restuarant de l'hôtel Radisson Blue.
Parlez-vous polonais?
Ah non! Cette langue est tellement difficile!

Ensuite j'ai parlé à Julie Barboza de Sztyler. Voici ce qu'il m'a dit:
„Je suis venue en Pologne en avril 1999 à cause de mon mari qui est Polonais. Il y a plus de dix ans que je suis ici. Nous avons une entreprise d'importation et de distribution des produits mexicains. Je viens de Manzanillo, état Colima. C'est une ville de port très calme. Un de mes rêves, qui, j'espère, se réalisera un jour, est de revenir là-bas. Dans la capitale du Mexique, une des villes les plus grandes au monde, il y a toujours eu beaucoup de violence, comme dans chaque grande métropole.”
„Il est dommage que mon pays, que j'aime beaucoup et qui est si beau, souffre à cause de la mauvaise éducation. Les programmes télé représentent le niveau vraiment bas. Le gouvernement devrait interdire de montrer la violence qui provoque encore plus d'agression, mais il ne le fait pas. Cela a une mauvaise influence sur les jeunes.”
„Je me rappelle mon dernier séjour au Mexique il y a 3 ans. J'allais en bus dans lequel il y avait aussi des enfants. Le choffeur a mis un film plein de violence. Je l'ai demandé s'il n'avait pas d'autres films mais il a repondu que son chef lui avait donné celui-ci. Alors, quoi attendre des enfants qui sont élevés sans éducation ni bons exemples et qui, depuis le plus petit, sont victimes de la violence?”

Jorge Nava, venant de Hidalgo, est aussi arrivé en Pologne en suivant son coeur.
„Je suis venu en Pologne car ma femme est Polonaise. Mais aussi parce que j'aime bien habiter en Europe. Je suis ici depuis trois mois que j'ai consacré à l'appresntissage de la langue polonaise.. Je suis diplomé du commerce international et je fais la carrière en management. Ma femme a fait les études espagnoles et elle est spécialiste du marketing. Je l'ai rencontrée à l'aéroport au Mexique quand j'accompagnais un collegue qui était venu la chercher. Elle est allée au Mexique car elle avait signé le contrat pour Coca Cola. Dès le premier moment quand je l'ai vue, je me suis dit que je voulais rester avec elle toute ma vie.”
„Nous voudrions rester en Pologne cinq, sept ans. A après? On va voir où le destin nous conduira. En fait, les conditions de vie au Mexique m'ont fait prendre la décision de venir en Pologne. Les facteurs les plus signifiants de cette décision, même plus importants que la violence, étaient l'insécurité et le fait que là-bas on se soucie sans cesse de tout et de tous. Je veux que mes enfants granidissent là où les différences entre les classes sociales ne sont pas importantes. Là où l'idée fondamentale est que nous sommes tous humains et que tout le monde mérite le respect.”

Ensuite j'ai parlé avec Damian Trejo:
„Ma femme et moi, nous avons fait la connaissance aux Etats Unis. Nous avons déménagé au Mexique où en 2003 est née notre première fille. Après un an nous avons décidé d'e venir en Pologne. Pendant huit mois nous avons habité en Silésie où je travaillais au restaurant. J'ai terminé l'école culinaire au Mexique. A présent je suis chef de cuisine d'un restaurant à Cracovie. Mon épouse est journaliste. Il y a un an et demi Dominika, notre deuxième fille, est née. Nous sommes ici depuis cinq ans et pendant ce temps-la j'ai réussi à acquérir la nationalité polonaise.”
„Nous ne savons pas encore si nous resterons en Pologne pour toute la vie mais nous pensons aller au Mexique seulement pour passer les vacances. La violence, l'insécurité ou le manque de stabilisation écnomique m'ont convaincu de ne pas revenir là-bas. Je me rens triste quand je pense à mes proches qui subissent tout cela chaque jour. Je ne veux pas que cela arrive à ma famille. Cracovie est une ville tranquile, on se sent bien ici, nous sommes heureux. Beaucoup de gens m'ont aidé. Au début j'ai été frustré par la langue mais maintenant quand j'ai appris le polonais je suis très content. Le climat? Je l'aime bien! Pour moi il peut y avoir moins dix degrées et la neige toute l'année.”

Deux autres dames, Melissa, psychologue, et Yeni, businesswoman, se sont mariées à des Polonais. Yeni a rencontré son futur mari au Mexique et Melissa pendant les vacances en Italie. Yeni a trois fils et l'une de règles qui fait lois à la maison est l'espagnol. Melissa a une fille de trois ans.

D'aurtres Maxicains vivant en Pologne sont Raphael Steger, ambassadeur du Mexique et Luis Gerardo Zgonzales Villarreal, directeur de CEMEX Industries (Cementos Mexicaons) en Europe de l'Est et en Pologne.


Texte: America L. Martin
Traduction: Anna Hieropolitańska