Par le

Auteur: Gonçalo Franco
Source: www.kontynent.waw.pl
Avant de me mettre à écrire ce que j’ai à vous dire, je dois relater ce qui m’est récemment arrivé pour que vous compreniez la raison et le but de mes réflexions. Eh bien, je suis allé dans un magasin d’informatique (peut importe son nom) pour acheter du nouveau matériel électronique et sur place j’ai entendu, sans le faire exprès, la conversation de deux gars.

J’ai conclu qu’ils voulaient acheter des enceintes d’ordinateur mais ils avaient du mal à se mettre d’accord parce qu’il y en avait de « trop bon marché », de « trop simples », de « trop faibles », de « celles qui ne répondent pas aux exigences ». C’est la « simplicité » qui m’a donné a penser. Ayant trouvé ce que je cherchais, je suis rentré chez moi. Sur le chemin du retour je me suis plongé dans des réflexions sur le développement de notre technologie, sur les multiples possibilités de choix que nous avons, sur la diversité des choses qui nous entourent. Je me suis demandé si l’homme, au milieu de telles « évidentes évidences » comme ces enceintes, ou d’autres choses qui sont à la portée de la main selon nos caprices, n’oublie pas ou ne se pose pas de questions sur la complexité du monde. Je ne parle pas seulement du monde en tant que nature, terre, mais aussi de la technologie autour de nous.

Mettons quand même de l’ordre dans non propos. Pour faire comprendre en quoi consiste cette complexité, je m’appuierai sur le simple exemple de la création d’un crayon. Cela n’a peut-être rien à voir avec l’électronique, mais montre une certaine idée commune. Si vous avez un crayon sous la main, prenez-le et regardez-le. Que voyez-vous ? Un bâtonnet de bois, verni ou non, renfermant une mine, portant une publicité, avec une gomme. Objet simple ou complexe ? Moi, je considère un crayon diablement difficile à créer. Ne vous moquez pas, je parle au sérieux! Dites-moi, avez-vous une seul foi pensé au processus de création de ce crayon ? On s’est habitué à l’omniprésence des crayons. Il y en a dans les écoles, les bureaux, les cafés, les institutions diverses. On les achète pour rien, on les reçoit gratis, on les trouve partout. Je suis pourtant persuadé que vous n’êtes pas capables de les produire de A à Z, de vos propres mains. Regardons ce processus de près. Pour créer un crayon il faut le travail des gens du monde entier, la machinerie, les entreprises, la technologie et les matières premières. Donc, pour faire ce bâtonnet en bois on a justement besoin de bois. Pour avoir du bois il faut couper un arbre. Pour couper un arbre on doit avoir une scie. Et la scie, il faut la fabriquer aussi. Pour le faire il faut savoir travailler le métal, forger le fer, créer la forme adéquate. C’est un savoir-faire accumulé pendant des centaines d’années, une expérience de beaucoup de personnes, ce sont des milliers de tentatives et d’échecs. Admettons cependant qu’on réussit à fabriquer une scie. Une fois l’arbre coupé, il faut le transporter dans l’usine. On a besoin d’un camion pour cela. Et ainsi de suite. Je pourrais écrire des volumes sur la fabrication d’un camion, d’un moteur, des pneus, des vitres, des phares, de l’essence qui fait que ce camion démarre... Et je n’épuiserais même pas une centième de pour cent de sujet du « simple » crayon. Imaginez-vous maintenant la fabrication d’un ordinateur, d’une calculatrice, des téléphones, des satellites, des téléviseurs, des navettes spatiales ! Comprenez-vous, chers lecteurs, de quoi je parle ? Dès que le genre humain est apparu, les grosses têtes autour du globe et au cours des siècles pensaient, créaient, tentaient, échouaient, tentaient de nouveau, observaient, apprenaient de leurs erreurs. Elles consacraient leur temps, leur énergie et leur cœur pour l’humanité, pour que nous ayons une vie plus facile.

Dans notre enfance nos parents, nos grands-parents nous ont sûrement inculqués qu’il faut remercier la destinée, Dieu, les gens pour tout ce qu’on a. Ils nous ont appris une certaine modestie et humilité. Je me souviens que mes parents me faisaient remarquer que le monde est plus complexe qu’il ne paraît et que je devrais être reconnaissant pour ce simple crayon parce qu’il y a des personnes dans le monde qui ne peuvent pas se le payer. Grâce à ces réflexions j’ai remarqué que moi ainsi que beaucoup de gens que je côtoie, nous n’apprécions pas ce qu’on possède. Beaucoup de choses sont devenues ordinaires et évidentes. Il n’en était pas ainsi avant. Dans toute chose je voyais ce grand effort dont je vous ai écrit. Ce feuilleton n’a pour objectif d’instruire personne, je veux seulement vous faire partager mes réflexions sur la simplicité extraordinaire du monde.
Penchez-vous pendant un instant sur le travail des gens qui ont consacré toute leur vie pour créer un monde meilleur (on se concentre sur les tentatives et les effets positifs !) et ne l’oubliez pas, ce qui est facile dans le tourbillon de notre civilisation de consommation. Peut-être rappellerons nous ainsi notre curiosité enfantine du monde qui nous accompagnait autrefois. Pour moi cette curiosité constitue un don inestimable que nous devons respecter et garder pour toujours :)
Je vous souhaite d’observations agréables et de sages conclusions !

Elsi Adajew

Tłumaczenie: Ewa Słotwińska


Source: www.kontynent.waw.pl
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