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Source: www.kontynent-warszawa.pl

La culture et la coexistence se basent sur le langage, principalement sur le langage commun, à condition qu’il existe des possibilités qu’il fonctionne de manière durable ou qu’il se crée. Le langage établit un cadre général de notre pensée quotidienne et de notre perception du monde. Il contient les principes essentiels sur le genre de comportement auquel nous pouvons nous attendre dans cette situation, à quel point nous pouvons avoir confiance en l’autre et quand il vaut mieux d’être méfiant envers le milieu social. Finalement, le langage suggère avec qui il faut se communiquer et sur quels sujets il faut mettre un voile. À chaque peuple ou nation s’applique non seulement la règle « à chaque pays, ses traditions » mais aussi une liste de règles langagiers sur la façon d’apprivoiser la réalité par un code binaire consistant de la parole et du silence. 

Pour des raisons évidentes, nous nous pencherons sur la Pologne en tant que premier exemple. Ici on vit, en dépit de Pendolino, la Commission électorale nationale [pl.PKW] et d’autres miracles de l’administration moderne, pas tout à fait en état d’alarme, mais en état querelleur. Tout le monde tout le temps dérange les autres dans quelque chose, même si nous ne savons pas tout à fait pourquoi. Nous savons seulement que c’est comme ça et point. Nous sommes dérangés par l’existence de l’autre. Il est difficile d’avouer que c’est non seulement l’autre qui m’empoisonne le plaisir de marcher dans l’espace publique, mais c’est moi-même aussi qui le fait à lui.  Ce fait que nous avons des difficultés a accepté, contribue aussi à la création d’une volonté psychique d’évoquer une approche cognitive : « nous/les autres ». Dans l’océan de « notre, nos » dans lequel nous attribuant à « l’autre » tout ce qui est de mauvais, nous pouvons échapper aux remords qui nous expliquent sans cesse que c’est nous, en tant que membre de la société, qui créons chaque jour cette situation.

Cette situation plutôt insupportable de tension existentielle fait des ravages dans l’existence quotidienne avec les autres. Quand j’entends par exemple dans une conversation quelconque, d’habitude dans des situations de collaboration au bureau ou dans un couple: « je n’ai pas de prétentions contre toi… », je sais que cela signifie que ça va ou ira mal. Pourtant, chacun a toujours des prétentions contre tous, mais il existe un contrat social stipulant de cacher la poussière sous le tapis. Quand nous sommes constamment insatisfaits, la question suivante a tendance de réapparaitre : « Est-ce que nous sommes contents ? ». Mais ce n’est pas très important de quoi, si en général de la vie, du sexe, d’une tasse de chocolat chaud que tu tiens à ce moment ou du nouveau boulot.

Le meilleur exemple de ce système d’administration de prétentions mutuelles, sans communication réelle et bilatérale est le Fond National de la Santé [pl. Narodowy Fundusz Zdrowia, NFZ]. D’un côté nous avons les patients avec leur argent qu’ils ont gagné à la sueur de leur front et qui ne satisferont pas en aucun cas leurs besoins concernant un traitement efficace, mais ils recevront le droit de demande d’une visite chez le soi-disant haut dignitaire. En tant que requérants, ils font la queue et quand ils rencontrent finalement la personne représentant cette autorité, ils entendent souvent un monologue, qui souvent dans le cas des dignitaires n’a pas de sens, lequel sans aucun prétexte il ne faut interrompre par des questions. Le seul comportement admissible d’un requérant est de répondre oui/non. Ceci est souvent décrit dans le règlement de l’établissement de soins, accroché au mur, à côté de la réception d’une clinique proche de mon bâtiment à Varsovie. Selon ce règlement, la première obligation d’un patient est de se tenir coi et de ne pas déranger le personnel, comme nous le savons tous, ce leader du marché offre uniquement des services de haute qualité. Alors d’où viennent ces querelles qui se déchainent sur les couloirs des cliniques ?

Penchons- nous maintenant sur les Allemands. Comme on le sait, ils estiment plus l’unité. En théorie, cela pourrait être une chose chouette. En Allemagne vit deux fois plus de personnes sur la même superficie que la Pologne, mais il existe un risque plus petit de tomber sur une autre personne, Les Allemands, selon eux, entretiennent avec les autres une distance saine. À ceci contribue le coutume de dire bonjour par une poignée de main qui joue un rôle très important dans l’ordre allemand, à ce point qu’il se trouve sur l’emblème de la parti communiste unie. Cependant, cette unité est de genre d’une formule chimique, soi-disant un polymère, qui, comme nous l’apprendrons sur Wikipédia, est une substance chimique avec une masse moléculaire très grande, se composant des unités répétées à plusieurs reprises. Pour autant qu’ils se répètent, les Allemands ordinaires sont convaincus que les autres unités dans le système sont semblables ou presque identique qu’eux. Mais si ces autres unités se hasarderont de montrer sa réelle nature, alors dans ces relations se glissera une ombre de protectionnisme ou même des soupçons.       

Tout en Allemagne est tourné vers le maintien de l’équilibre par l’interdépendance avec le centre. Les mots préférés des Allemands ce sont : mesure (Maß), centre (Mitte) et la classe moyenne (Mittelstand). Même si c’est une affaire moins alarmante que le Fond National de la Santé en Pologne, mais il faut dire que c’est absurde que les Allemands qui détestent de se disputer (à moins avec eux-mêmes), estiment le plus l’union et l’unanimité dans des situations où il devrait y avoir un litige (créatif), à savoir dans la politique. Les partis politiques dans lesquelles se déroulent des discussions tranchantes et dynamiques sur la ligne qu’il conviendrait adopter dans un domaine thématique, pourraient être sûres qu’elles perdront la confiance des électeurs. Peut être que ceci satisfait notre besoin intérieure de faire semblant que le monde autour de nous est à l’abri du danger et les Allemands par exemple dans la situation d’épidémie ou de catastrophe causée par un élément, se débrouilleront très bien. Mais quand une cloche sonne, prévenant d’un appel politique ou civilisateur, plus d’un Allemand préférait d’oublier la réalité et de dormir calmement lors d’un ouragan qui le consume que de regarder droit dans l’abîme.

Gert Rohrborn

[Traduction : Marta Modzelewska]  

 



Source: www.kontynent-warszawa.pl
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