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Auteur: Emilia Skiba
Que vraiment africain (subsaharien bien sûr) on voit dans notre capitale? Notre représentation diplomatique pour la cinquantaine (sauf six pays du nord du Sahara) pays du continent, est très symbolique. Seul Congo, Afrique du Sud, Nigeria et Angola ont leurs ambassades à Varsovie. Pour cela, on peut ajouter quelques consulats (Guinée, Sénégal, Gambie et Ghana). Seulement deux restaurants mettent en lumière les saveurs d'Afrique. A Saska Kepa, sur la Rue Française, fonctionne Café Baobab avec la cuisine sénégalaise et une magnifique exposition de photos de l'album famillial. A Wola il existe deuxième restaurant, Nigérian Home Africa Bar. Sur la Rue Krucza, on peut admirer l'art éthiopien avec des produits de l'artisanat traditionnel et, entre autres, avec les croix de l'Eglise copte.

Centre Africain. Une telle institution sera certainement utile. Sans aucun doute. L'endroit multifonctionnel, avec un restaurant, salle de concert (et aussi pour les projections de films, conférences et panels de discussion) et une galerie d'expositions. Ce serait un lieu de rencontre, un lieu de carrefour multiculturel ouvert à tous les artistes africains et à la diaspora africaine. Une telle institution permettrait de promouvoir la musique et l'art d'Afrique, ainsi que le reste du monde. Revue de films de différentes régions d'Afrique, des panels de discussion, des soirée avec la littérature et la poésie, et autres manifestations culturelles créeraient une occasion de revenir à un point de vue objectif sur le continent africain. L'Afrique a beaucoup à montrer dans tous les domaines de l'art. Si un tel écrivain comme Congolais Alain Mabanckou ou fabuliste Kamanda venaient à Varsovie, ils auraient l'endroit pour rencontrer la diaspora africaine et le public polonais.

La plus grande concentration des Africains à Varsovie se trouvent dans le Stade de marché ex "Jarmark Europa". Surtout là-bas, les Nigérians menent leurs activités économiques informelles. Un autre groupe ce sont des étudiants et diplômés des universités polonaises. Les derniers ont déjà fondé leurs familles et ils travaillent.

Pourquoi on a besion de ce centre? Tout d'abord, parce que la connaissance de l'Afrique est médiocre parmi les Polonais. Étonnamment, l'un des plus grands connaisseurs du continent africain a été Ryszard Kapuściński, et il était Polonais! Comment la littérature africaine est nombreuse dans les bibliothèques publiques à Varsovie? L'Afrique a une littérature très riche, malheureusement, peu connue et pas seulement en Pologne.

Quel genre de projet? Centre African au coeur de Varsovie, où la diaspora africaine et les Polonais trouveront des oeuvres d'auteurs africains, des vidéos africaines (ou autorisés par les historiens africains), les magazines et la musique. Parlant de la musique, il ne s'agit pas seulement du divertissement de Papa Wemba, Magic System, ou Awilo Longomba, mais aussi des artistes comme Salif Keita, Miriam Makeba, Fela Kuti, Pierre Akendengue, Ladysmith Black Mambazo, Richard Bona.

Il devrait y avoir plus de livres sur l'Afrique et sur divers sujets. Il ne s'agit pas de créer une concurrence pour la Bibliothèque Nationale et la Bibliothèque Universitaire (on ne sait pas si ces institutions gardent des oeuvres sur l'Afrique). Notre Centre offrirait les abonnements annuels. L'objectif serait, bien sûr, la promotion des cultures africaines par la littérature des auteurs autochtones.

Il faudrait promouvoir le Centre non seulement à travers les médias, mais aussi par le patronage. Ici, on compte sur l'aide de telles portails que Afryka.org, Continent de Varsovie, une nouvelle plate-forme Afrix.org (en 4 langues: polonais, français, anglais et portugais), ainsi que les missions diplomatiques. On peut pas oublier un groupe de députés qui est sympathisant du continent africain, les artistes polonais et les entreprises polonais opérant dans les pays africains.

Un budget? Je suis convaincu qu'un projet bien préparé est capable d'obtenir les fonds de l'UE, avec la participation des ambassades, le Bureau de la Capitale et d'autres institutions.

L'indépendance du Center est une question importante parce que nous avons beaucoup à dire sur les problèmes mondiaux: ce que l'esclavage signifie pour nous, comme devrait fonctionner l'aide au développement, qui gâte l'image de l'Afrique et offense notre continent, en indiquant que Sida vient de là, que la tolérance signifie pour nous, quelle est notre poésie, quelles sont les religions traditionnelles, quelle est l'origine de dette énorme ...

Le Centre créera quelques postes d'emplois pour les Africains. Nous avons des diplômés de diverses disciplines: histoire, économie, littérature, comptabilite, qui peuvent raviver cet endroit.

Une telle institution sera certainement un autre lieu convivial sur la carte de Varsovie. Partout la littérature africaine est «fondu» dans la mer de soi-disant Tiers-Monde. Si ce concept a toujours existé. C'est le temps de distinguer notre littérature, car elle n'est pas «un tiers». Chaque étranger ou un Polonais qui va arriver à Varsovie, sera en mesure de dire: je vais au Centre Africain ou á Zachęta.
Pour cet objectif on doit aspirer!


Texte: Mamadou Diouf
Traduit par Kornelia Wielobób


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